]Le mot « merveilleux » vient du latin populaire miribilia, altération de mirabilia « choses étonnantes, admirables ».
« Ce qui est inexplicable de façon naturelle ; le monde du surnaturel » (Le Petit Robert, 1993).
« Ce qui s'éloigne du caractère ordinaire des choses ; ce qui paraît miraculeux, surnaturel » (Le Petit Larousse, 2001).
Dans un récit merveilleux, l'histoire se déroule dans un passé indéterminé ; le merveilleux réside en grande partie dans la présence de personnages surnaturels et d'objets magiques. Le conte merveilleux est coupé du réel, le fabuleux ne s'y trouve ni expliqué, ni rationalisé.
« On le pressent : le merveilleux n'est pas absurde ou insignifiant, il a sa raison d'être. Simplement, aucun déchiffrage, mythique ou structural, ne semble pouvoir le définir totalement. Le merveilleux reste une belle énigme, et c'est peut-être là son sens premier : donner à réfléchir, donner à rêver. » (A Preiss, Dictionnaire des littératures de langue française, Bordas, Paris, 1984).
Dans la perspective classique, il y a incompatibilité entre le merveilleux et la prose. En effet, le merveilleux est réservé, du Moyen Age à la fin du XVIIIème aux épopées ou poésies versifiées. La littérature médiévale est imprégnée du merveilleux. C'est Perrault qui fut l'un des premiers à s'affranchir de cette règle en publiant ses contes même si certains sont encore en vers (Peau d'âne, Les Souhaits ridicules).
Le merveilleux intervient dans les contes à différents niveaux : chez Perrault, il est l'apanage de certains êtres ou objets distincts du monde humain alors que chez les Grimm, les personnages sont beaucoup moins humains dans leurs comportements, ils participent du merveilleux par leur conduite étrange. [/font][/color]
Quelques caractéristiques essentielles du conte : [/font][/color][/bLe conte fait partie de la grande famille du récit. Comme le souligne Jeanne Michel : « Le conte est tout d'abord une narration brève. (...) Mais la narration aussi courte soit-elle est rigoureusement construite ». D'un point de vue linguistique, c'est un type d'énoncé relatant des faits présentés comme " passés ", et marqué par l'effacement du sujet qui parle, l'emploi de la troisième personne, ainsi que celu les contes sont des « récits de voie orale, dont l'origine est vraisemblablement antérieure aux civilisations historiques et qui, d'une époque à l'autre, se manifestent parfois dans la littérature écrite sous forme d'adaptation » (Guide de littérature pour la jeunesse, Flammarion, 1975).
Le conte se situe dans l'intemporel. Alors que la majorité des récits se situent dans un passé daté, le conte appartient à un passé indéterminé, et en général lointain. Les contes commencent en effet par des expressions telles que " Il était une fois... ", " Il y a bien longtemps... ", ou encore " En ce temps-là... ".
Le conte se situe dans un monde sans cadres géographiques précis. En général, les faits se situent soit dans des paysages typiques tels que la forêt, la montagne, la savane etc..., soit dans un lieu de fantaisie (la ferme de Delphine et Marinette, des Contes du chat perché).
[b][color=#ff9900][font='Comic Sans MS']Différence avec le fantastique [/][/color][/b]
[color=#006699][font='Verdana']Contrairement au fantastique, le merveilleux n'entretient pas d'ambiguïté entre ce qui existe réellement et ce qui paraît surnaturel. Le merveilleux ne nécessite aucune justification et se donne pour tel.[/font][/color]
Roger Caillois, dans Images, images..., distingue soigneusement féerie et fantastique : « Dans chaque cas, il y a surnaturel et merveilleux. Mais les prodiges ne sont pas identiques, ni les miracles interchangeables » ; alors que le fantastique « manifeste un scandale, une déchirure, une irruption insolite, presque insupportable dans le monde réel, le féerique est un univers merveilleux qui s'ajoute au monde réel sans lui porter atteinte ni en détruire la cohérence » . Les définitions des deux genres sont donc en fait opposées. Le fantastique ne peut inquiéter que dans un monde moderne réglé par la science ; le merveilleux relève d'un état de civilisation très ancien où rien encore n'est expliqué. Le fantastique installe un climat de peur, d'épouvante dans un monde le plus réaliste possible, alors que le merveilleux sous-tend une histoire heureuse dont on sait d'emblée qu'elle est fictive. Le merveilleux ne cherche pas à rationaliser le surnaturel, à l'expliquer. En revanche, dans le fantastique, le lecteur ne doit pas se sentir d'emblée dans le surnaturel, il doit douter. Le fantastique a atteint son but lorsqu'il provoque un sentiment de malaise chez le lecteur qui découvre un monde inquiétant à mi-chemin entre le monde réel et l'autre monde. Jean Baptiste